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6 mois en ballade vélo autour de l'Europe
2 mai 2013

30 avril, la galère....

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En ce matin du 30 avril, nous nous réveillons reposés après la belle journée ensoleillée de la veille, 90 km et la visite de Murcia. L’épisode de pluie est derrière nous, nous avons dormi dans un petit camping bien pauvre, principalement habité par des saisonniers cueilleurs de fruits « à l’année », qui vivent dans des caravanes avec un petit espace aménagé. Nous nous endormons bercés par les effluves de musique flamenco revisitée par la mode du tout uniforme disco et le passage des camions car nous sommes proches de l’autoroute. En fait, nous sommes dans un camping principalement habité par des  gitans.

En sortant de la tente, Claude estime qu’il fait froid et s’équipe pour pédaler en conséquence. Moi léger et court en mettant une couche à enlever dès les premiers coups de pédales. 10h on est prêt, petit D dans le ventre, le moral est bon. 20 bornes se passent vraiment très sympa, j’ai une trace sur le GP qui passe dans la campagne à flanc de la montagne ... super. Des kilomètres de vergers, de cueilleurs de citrons, petite route sans voiture…nickel, il fait toujours aussi froid.

Au loin, on commence à voir un mur noir, le doute me traverse mais je reste optimiste. 20 km, je disais, le mur noir est maintenant  à proximité, le tonnerre se rapproche, je décide de me poser pour faire remonter mes affaires de pluie que j’avais soigneusement enfouies au fond de ma sacoche la moins accessible…c’est dire.

Bon la foudre se rapproche à la vitesse du galop, finalement on s’équipe mais toujours confiants. Les camions qui nous croisent ne sont pas mouillés, les oiseaux volent encore ….j’ai pas fini de mettre mes gants qu’une trombe d’eau nous tombe dessus. Allons  on l’a bien senti…super. Un pont un peu plus loin, on se protège et là …la grêle mais une grêle, je vous dis pas. La température chute d’un coup et sous le pont on commence à se faire klaxonner car tous les camions veulent s’arrêter et on est au milieu du passage. On se pousse, contraint, premier contact avec la boue. ½ heure se passe, on est congelés, perso j’ai déjà l’onglée et le froid me gagne car je suis sous-équipé. On hésite, on repart, la grêle se transforme en pluie que je minimise….mais si ça se calme.

Si on savait ce qui nous attend……

On fait 100 m et on se retrouve sur une autoivia, charme des routes espagnoles, qui vous transforment une magnifique départementale en 4 voies sans annonce. On commence à être habitués, alors on avance. Je remarque bien une voie parallèle mais vue qu’elle longe les fruitiers, je pense que, comme toujours, elle se termine en cul de sac.

On se fait remonter par une voiture de service, qui sans s’arrêter ni baisser la fenêtre (il pleut à seau) nous fait signe de sortir à la prochaine sortie, de prendre ce qui est en fait la voie de service.

Super je pense, dans notre petit épisode moyen, une bonne info. Et effectivement, une petite route asphaltée, peinard longe l’autoroute. Bon ,  soit à chaque sortie, il faut faire le tour du rond-point, mais on est en sécurité. En attendant, je n’ai plus froid, je suis congelé…et la pluie battante.

Ah ! la belle route asphaltée de service qui se transforme en chemin de terre, avec des guets tous les 100 m…1 puis 2 puis3 puis 30 cm de flotte dans l’un,  puis le suivant. Je passe, je force et m’efforce de trouver le meilleur passage pour Claude qui commence à froncer les sourcils. Si si derrière ses lunettes trempées j’ai bien vu !! Au suivant elle ne passe pas et tente de contourner. J’accepte, remonte en amont pour trouver un passage, reviens à sa rencontre et passe son vélo. Et un pied dans la boue et deux pieds dans la boue, allez !  j’en ai vu d’autres…

Là où ça devient rigolo, c’est que l’on continue (il faut dire que nous n’avons plus d’autres choix) et surprise…on retombe comme à la sortie de Montpellier sur ce phénomène glaiseux. Là, mon vélo trop lourd se colle au sol comme une ventouse, les roues s’entourent de boue et  …..eh ben.. STOP.

On est dedans et bien ; je résume : trempés car les habits ont été transpercés (pourtant on est super équipés) transis, congelé pour ma part, onglée et les deux pieds dans une mare à canard et le vélo scotché au sol. Là, j’avoue, mon optimisme en a pris un coup et mes enfants qui m’ont déjà entendu jurer quand je bricole, n’auraient pas reconnu mon langage.

Forcer un vélo qui ne bouge plus, ne réchauffe pas, il faut soulever, surfer, glisser, Claude me conseille de passer dans le champ histoire de nettoyer les roues. Les mètres sont longs et douloureux enfin un  terrain plus propice, on repart… rebelotte, çà recommence…. et dix de der….un enfer.

Il est impossible de lire le terrain, comme des sables mouvants tu t’enlises et tu y restes….super.

Le doute me submerge, qu’est-ce que je fous  ici un 30 avril dans le sud de l’Espagne à longer une Autovia avec ce temps de …. ?  Mazaron était annoncé en ligne droite à 13 km, il nous en reste 5, je cherche désespérément sur le GP un chemin correct, il m’annonce 26 bornes, pffff n’imp !!!  Avec force coup de gueule, jurons et beaucoup d’énergie on sortira finalement de cet événement boueux, les derniers 20 mètres étant les pires, car je « m’enlise » avec mon vélo et mes pieds ne décollent plus…..waouh je glisse sur la boue, le pied !!!

De l’asphalte, enfin, le rêve quoi !! La voie de service est de nouveau « en service ». On arrive dans un bled près d’un golf, dans un état….il est 14 heures peut-être, on trouve péniblement un resto et….. on tombe en Amérique, là où on est, personne ne parle espagnol, si si…  et comme je parle l’anglais comme une vache espagnole et ben…on a pas trop bien mangé.

Happy end, tout c’est bien terminé, pluie cessante, réchauffé et route correcte, un camping sec (j’insiste tellement c’est incroyable) un soleil réapparu et de plomb,  une belle séance de nettoyage….

Quand je pense qu’on pourrait être peinards à la maison….avec un bon wiski    lol ,lol et relol !!!!!!

Et Claude qui n’a même rien dit, elle n’est pas parfaite ma femme ?!!!!!

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DSCN6511 la sortie de ce bourbier, enfin !!

 

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